ÊTRE LIBRE
Renoncer à ses croyances pour laisser l’horizon se redéfinir
Trouver ce que l’on ne cherche pas
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l’artista artigiano tra Picasso e Sottsass / Torino 1902 – 2002
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Au CID du Grand-Hornu, une exposition de bijoux, originaux à tout point de vue, du plasticien Patrick Marchal.
Le bijoutier est souvent considéré comme un simple commerçant, le joaillier comme un artisan d’art. Mais un créateur de bijoux est-il un plasticien? La réponse est oui dans le cas du Bruxellois Patrick Marchal. D’ailleurs, la présentation de son exposition « Do you see the king? », œuvre de la commissaire Françoise Vanderauwera, tient de la muséographie: construite autour d’une arène circulaire semblable à un diadème, l’expo est rehaussée en son milieu d’un cadran rond et doré, celui sans doute d’une montre molle de Dali. Et c’est vrai que si la présentation est chronologique – de 1992 à aujourd’hui –, les pièces exposées offrent ce côté surréaliste, justement, et espiègle propre à notre pays. La preuve avec ce chicon-broche qui rappelle les Snuls.
« Sugar stay ou sugar go », œuvre récente, renvoie bien sûr au morceau des Clash; mais ce collier de sucre questionne également la transmission, l’acte même plutôt que l’objet, qui, lui, ne résistera pas au temps. L’objectif du plasticien est d’utiliser des matériaux pas forcément nobles (un collier poupée Barbie, des pins Playmobil, une menotte-bracelet intitulée « I’m your man ») pour créer, tout en respectant les techniques du métier d’orfèvre, des œuvres d’art qui sont autant de pièces à « convictions » – celles du créateur.
Les porter, c’est donc adhérer à une idée, jamais trop pesante, car ce plasticien joaillier a l’heureux penchant de désamorcer les critiques adressées à notre société avec une bonne dose d’humour: la spectaculaire couronne, faite d’acier et sertie de petits lingots d’or, et marquée du Crédit Suisse, est intitulée « The golden boy’s king »…
Provocateur, Patrick Marchal interroge de la sorte le statut du bijou, de son « porteur » et de sa portabilité. Ceci de la part d’un joaillier maniant également l’autodérision, puisqu’il a conçu une bague pour… la Reine.
Bernard Roisin , l’Echo, 2017
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18.11.2011 – 07.01.2012
Galerie Vander A
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